6.26.2006

Journal de Bord. Quatrième journée de marche.

Lundi 5 juin 2006 => 28,39 km Nous plions la tente en vitesse et fuyons les lieux très vite pour raison de moucherons locaux méchamment avides de chair humaine ! Nous n'avons pas très bien dormi. Ces saletés de midges sont passés à travers la moustiquaire, c'est facile pour eux ils sont minuscules à la différence de leurs piqûres d'ailleurs... Bref nous avons respiré midges, mangé midges, écouté midges... Pour ceux qui ne le savaient pas : dans les Highlands on vit midges ! Du coup j'ai dormi avec un bandeau qui me couvrait entièrement le visage et les oreilles... Quant à Iouri il n'a presque pas dormi de la nuit. Dès que nous avons commencé à marcher, la fatigue s'est faite tout de suite sentir. En plus nous n'avons pas petit déjeuner à cause de ces vilaines bestioles agressives qui ne servent qu'à nourrir les crapauds. Nous pensions nous arrêter plus loin pour boire notre thé du matin et grignoter quelque chose, c'est ce que nous avons fait. Entre temps nous avons croisé la route d'un jeune français de Rouen qui s'était mis en tête de parcourir toute l'Ecosse avec une voiture de location et en dormant dans des auberges de jeunesse. Nous avons discuté un peu avec lui. Ca fait du bien de parler français ! Nous nous sommes arrêté près d'une rivière dans la vallée. Le thé à la menthe nous a redonné des forces. Puis nous avons marché jusqu'à Morvich et nous avons rejoint l'A87 pour aller jusqu'à Inverinate. La route était bruyante et longeait le loch Duich. Les voitures roulaient vite mais un petit trottoir aménagé rendait le trajet moins dangereux. A un moment, nous avons décidé de quitter la route pour prendre un sentier qui, d'après le GPS et la carte, ressortait plus loin sur la route. Grosse erreur, nous nous sommes retrouvés bloqué après 1 km de chemin. Nous avions le choix entre emprunter un chemin avec une barrière où il y avait marqué "attention Taureau", faire demi-tour ou bien contourner la propriété par la côte du loch. Nous avons opté pour la dernière solution puis pour la seconde ! Vive l'escalade, nous nous sommes retrouvés sur des gros rochers un peu tranchants parfois... et nous avons été forcé de faire demi-tour lorsqu'il n'y a plus eu de rochers ! Nous sommes retournés sur nos pas et nous avons récupéré l'A87. Nous avons mangé là où notre fameux chemin était censé ressortir. Nous avons mangé des bolinos spaghettis bolognaises... Le problème avec les bolinos c'est que : soit tu bouffes froid mais tes nouilles croustillent pas et son bien cuites, soit tu manges chaud mes les spaghettis craquent sous les dents ce qui est franchement désagréable... Dans les deux cas c'est dégueulasse, le seul truc potable c'est le hachis parmentier... L'après-midi nous avons longé l'A87 puis nous avons bifurqué sur un petite route à touriste qui surplombait tout le loch Duich et qui rejoignait l'A87 quelques kilomètres plus loin. Nous avons senti passé les 150m de dénivelé... aie les cuisses... Nous avons trouvé un ruisseau pour re-remplir ma gourde, il était temps ! Le paysage était vraiment magnifique... Nous avons croisé des habitats de "marginaux" avec des pancartes qui disaient "attention aliens", "prochain kangourou à 4km", des carcasses de voitures... Mais d'un coup j'aperçois un chien énormeeee, mais vraiment énorme sur la route au loin... Morte de trouille je dis à Iouri de s'arrêter. On avance doucement, je lui assure que c'est un gros Patou noir... et plus on se rapproche mieux on distingue la bête... c'était un poney. Moralité? Ne pas boire l'eau de n'importe quel ruisseau ! Nous finissons quand même par arriver en haut de cette grosse colline et nous entamons la descente. Soudain comme par magie nous apercevons Eilean Donan castle, le château d'Highlander ! Il est sublime et nous fait oublier les durs efforts que nous avons fourni pour arriver jusqu'ici. Nous arrivons enfin au pont, à Dornie, où nous pensions dormir. Mais il n'y a aucun endroit pour faire du camping sauvage. Il y a seulement des prés grillagés et pleins de moutons... Il reste quelques kilomètres jusqu'à Kyle of Localsh. Il y a un camping à Dornie, mais financièrement nous n'avions prévu qu'une seule nuit de camping et nous voulions camper à Kyle of Localsh. Nous n'étions pas capable de rejoindre Kyle of Localsh à pieds le soir même, il état trop tard dans la journée, nous étions complètement cassés et nous avions les pieds qui brûlaient. Nous avons donc décidé de faire ces derniers kilomètres en "stop". Au bout d'un 1/4 d'heure, un pick up gris clair s'arrête et le chauffeur nous fait signe de monter. C'est un soulagement ! Il nous explique qu'il prend les auto-stoppeurs car lui-même a fait du stop lorsqu'il était plus jeune et qu'aujourd'hui son propre fils fait également du stop. Nous discutons un peu avec lui, il se rend sur l'île de Skye. Pendant le trajet il ouvre plusieurs fois la fenêtre pour respirer de l'air frais, je crois qu'on pue !!! Il nous dépose enfin à Kyle of Localsh, terminus de notre périple à travers les Highlands. C'est vraiment une toute petite ville, nous sommes heureux d'être arrivés et nous avons hâte de dormir au camping et de prendre une douche. Nous faisons quelques courses : coca cola frais (oui j'ai honte !), jambon de parme, pain, pommes et TWIX ! Puis je me rends seule à la "Tourist Information" pour que l'on m'explique exactement où se situe le camping. Déjà il faut dire "campsite" pour se faire comprendre parce que "camping" ils ne comprennent pas... à bon entendeur ! Et là gros problème, le mec me dit qu'ici il n'y a pas de camping et que le plus proche est à 5 miles en direction de Dornie... Pétage de câble, c'est paaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaas vrai bordel ! Merci le routard... Je retourne voir Iouri dépitée avec de la documentation pour les Bed&Breakfast de la ville... Nous allons nous asseoir sur une place tranquille pour feuilleter la documentation. Les prix sont exorbitants, largement au-dessus de nos moyens : un des moins chers est à 20 pounds la nuit. Je retourne voir le mec du "Tourist Information" pour savoir si le prix indiqué est pour une seule personne ou alors s'il comprend deux personnes. J'arrive juste avant la fermeture. Je discute avec lui et il me dit qu'il y a d'autres B&B mais qu'il ne peut pas me dire où ils sont car il est en partenariat avec ceux de la documentation uniquement. Le patron est là, il parle un peu français, je lui explique notre situation. Il est très compréhensif et il m'indique un endroit pour faire du camping sauvage, il me montre même le lieu sur un plan. Nous nous y rendons et nous arrivons à un point de vue avec en contrebas des aires de pique-nique. Le parcours de golf désaffecté est plus bas mais els herbes sont beaucoup trop hautes pour camper et l'endroit grouille de midges, ce n'est pas une bonne idée. Nous décidons de camper là où il y a le moins de midges, c'est à dire sur le point de vue en ciment ! Les midges réattaquent, décidément ils apprécient le goût des jeunes français ! Nous mangeons en marchant autour du point de vue pour éviter ces saloperies. Nous nous badigeonnons de la tête aux pieds de produit anti-moustique. A cours d'idées je décide de sortir les serpentins Baygon. J'en installe partout autour de nous, la fumée les fait fuir c'est une bonne nouvelle. Enfin un peu de répit. Le hic c'est que nous nous s'intoxiquons nous même... mais tant pis, les midges nous ne les supportons plus ! Nous attendons 20H pour monter la tente sur la plate forme en ciment afin de ne pas être vu des locaux. On n'a pas trop le droit de dormir ici... Vers 22H il y a encore des gens qui se promènent, bah oui il fait beau ils en profitent, oui mais nous on veut DORMIR ! Nous finissons quand même par monter la tente en plantant 4 pauvres sardines dans les joints des blocs en ciment... un peu rudimentaire comme installation je l'avoue. Quelques personnes nous ont vu mais elles ne nous ont rien dit, il faudra que nous partions vraiment tôt demain matin... Cette nuit, le vent a failli casser la tente mal fixée, un peu plus et elle s'envolait avec nous dedans... Le point positif c'est que les midges ont horreur du vent. La nuit a été longue et dure... le sol aussi !

Journal de bord. Troisième jour de marche.

Dimanche 4 juin 2006 => 19,26 km Départ vers 8H30 du Loch Affric où nous avons dormi. Nous nous passons de petit déjeuner à cause des gros moustiques qui nous attaquent en bande organisée (Monsieur Sarko, la vraie délinquance elle est là !!!). Aujourd'hui nous avons décidé de faire une journée soft, nous avons prévu de faire 10 ou 12 km, pas plus. Les premières heures sont terriblement longues et difficiles à endurer en raison des périples de la veille. Mes chaussures n'ont pas séché pendant la nuit...dommage, j'avais espéré ! Quand je marche ça fait splach splach, on m'entend de loin au moins ! Vive les pieds qui nagent dans un mini-loch, vive les Highlands, vive l'Ecosse ! Le temps est gris, nous marchons en alternance sous le soleil et les nuages, en espérant qu'il ne se mette pas à pleuvoir. J'ai quand même enfilé mon pantalon K-Way en prévision, on ne sait jamais. Nous passons par Alltbeith (imprononçable encore !), c'est une auberge de jeunesse au milieu de nul part. Puis nous longeons la River Affric de nouveau pendant quelques kilomètres avant de la quitter pour la River Allt Beith Garbh. Vers midi nous nous arrêtons. Pas de gouttes de pluie en vue...ouf, c'est un miracle ! Nous avons parcouru ce que nous avions prévu pour la matinée, nous avons marché à notre rythme et avons fait beaucoup de pauses. Nous avons encore croisé deux cerfs d'ailleurs ! Nous dévorons nos bolinos près d'une rivière, un petit thé à la menthe et c'est reparti ! Nous essayons de suivre le sentier qui longe la rivière Allt Gleann Gniomhaidh. Mais nous avons vite perdu ce soi-disant sentier qui en réalité est un chemin fantôme... Pendant près de 3H nous marchons dans des espèces de tourbes ou "bouillasse d'herbe" pour les intimes. Le sol est une véritable éponge ce qui rend la progression vraiment difficile. Iouri sautille de motte d'herbe en motte d'herbe telle une gazelle ! C'est vraiment usant de marcher dans cette soupe, nous essayons de ne pas traîner en chemin pour nous sortir le plus vite possible de ce merdier. Nous avons même croisé un squelette désossé de chevreuil et Iouri en a profité pour essayé de me faire croire qu'il y avait plein de loups dans la région...vilain ! Au terrain mou et instable il faut ajouter un dénivelé important. C'était vraiment fatiguant et nous essayons et de rejoindre comme nous pouvions un col où nous devions normalement trouver un joli loch. Arrivés au loch A'Bhealaich (je suppose que la fin se prononce LEK, pour le reste j'en sais rien du tout !) nous avons rejoint un écossais (peut-être un local !) qui faisait une petite pause et qui nous avait doublé assez longtemps avant. Nous avons discuté avec lui et il a commencé à gravir un col (d'environ 510m) pour rejoindre ensuite l'autre côté de la vallée et le petit village de Morvich. Nous avons hésité à le suivre. Deux solutions s'offraient à nous : le suivre ou camper au loch. Personnellement j'étais crevée et l'expérience de Carn'Eige de la veille ne me donnait pas du tout envie de le suivre, donc je freinais des quatre fers comme on dit... J'étais un peu traumatisée par le veille, j'avais vraiment peur de renouveler cette mauvaise expérience. Mais j'avais quand même englouti la moitié du tube de lait Nestlé qui me restait au cas où. Nous avons gagné l'autre côté du loch où nous comptions prendre une décision. après un vif débat et voyant le temps qui devenait gris foncé nous avons décidé de camper sur place. Nous posons nos sacs et Iouri réussit à me convaincre d'aller voir à pieds ce qu'il reste à gravir jusqu'en haut du col. Finalement je change d'avis et je me motive pour passer le col en question. Iouri redescend chercher nos DEUX sacs (oui oui vous avez bien lu !) et nous commençons à grimper. Avec un rythme régulier mais soutenu quand même, nous sommes en haut en 15 min. Nous avons même semé des motos peu hasardeuses qui se sont découragées vu l'étroitesse du sentier. Une photo au sommet et nous commençons à descendre afin de rejoindre la vallée. Quelques mètres plus loin nous croisons un groupe d'une dizaine de jeunes cerfs ou de biches. Puis, deux coups de tonnerres nous donnent des ailes, en 1H30 nous descendons 450m de dénivelé. Je n'ai jamais descendu une pente aussi vite de ma vie. Nous avons suivi la River Gleann Choinneachain sur des sentiers escarpés. Nos jambes vacillent à chaque pierre, la fatigue pèse de plus en plus sur nos épaules. Je remercie intérieurement Iouri de m'avoir offert un bâton qui amorti pas mal les chocs de la descente. Au loin nous apercevons l'écossais de tout à l'heure. Iouri trouve des gants près d'une cascade et il les embarque. Enfin, arrivés en bas de la réserve, nous décidons de camper car nous sommes épuisés (76m d'altitude). En montant la tente nous faisons connaissance avec les VRAIS midges... Nous nous tartinons de spray aussitôt. Depuis notre campement nous avons une jolie vue sur le loch Duich (prononcer DUIK !!!). Nous mangeons nos soupes le cul trempé dans l'herbe mouillée, la gueule dans un nuage de moustiques affamés. Tout ceci en admirant bien sûr le loch Duich en contrebas et en prenant sur nous pour ne pas péter un câble... malgré tout, nous sommes heureux d'être là, épuisés par notre journée. Etat des troupes : multiples ampoules, piqûres de moustiques, une épaule douloureuse, des chaussures boueuses et humides (vive le goretex)...

Journal de bord. Deuxième jour de marche.

Samedi 3 juin 2006 => 17,41 km Nous avons levé le camp ce matin vers 8H30 sous la pluie. Iouri est fatigué, il n'a pas beaucoup dormi. Et oui, ici le soleil se couche très très tard et se lève très très tôt, donc pour ceux qui ont besoin d'une nuit noire pour dormir ce n'est pas le bon plan ! Nous enfilons les pantalons K-Way, les couvres sacs, les coupe-vents et c'est parti pour une nouvelle journée ! Nous rejoignons assez vite le Loch Affric. C'est vraiment magnifique malgré la pluie. De grandes collines à perte de vue, de la verdure partout qui se reflète dans le Loch, wahou... A midi nous sommes déjà arrivés là où nous voulions camper le soir même... Nous sommes un peu en avance, ce n'est pas peu dire ! Il faut prendre une décision importante. Nous repoussons le moment fatidique et nous décidons de manger profitant ainsi d'une petite éclaircie. Le cadre est joli mais il y a beaucoup de vent et c'est vraiment plus qu'humide. Je déguste mon premier Bolino... hachis parmentier, c'est moins dégueulasse que ce je croyais... tant mieux ! Iouri galère un peu pour protéger le réchaud du vent mais il gère bien la situation. Après manger il faut vraiment que nous prenions une décision. Est-ce que nous montons jusqu'au col de Carn'Eige (le sommet est à 1183m) comme nous avions prévu de le faire et ceci malgré le mauvais temps ? Ou est-ce que nous choisissons un itinéraire moins dangereux et moins escarpé? Que faire... Si nous grimpons jusqu'à Carn' Eige, il y a un passage de 200 m où nous n'avons plus de chemin, il faudra couper à travers la broussaille pour en retrouver un autre mais le GPS peut régler ce problème. Seulement le temps est vraiment mauvais, est-ce prudent de monter là-haut? Je crois que tous les deux nous avons peur de le regretter si nous ne tentons pas l'ascension...mieux valent des remords que des regrets...non? C'est OK, nous décidons de le tenter... Mais cela s'avère être une très mauvaise décision. Pendant plus de 3 heures nous marchons le long d'un étroit chemin en subissant un dénivelé très important. Plus nous montons et plus le temps se dégrade. Nous croisons plusieurs plaques de neige, le vent est de plus en plus violent. Le brouillard freine notre visibilité. Je ne prend même plus de photos tellement le temps est défavorable et la fatigue se fait sentir... Arrivés à 1039m je m'écroule, le moral a lâché, je ne peux plus avancer. J'en ai marre de ces putains de chemins qui ne sont même pas des chemins mais plutôt des ruisseaux, marre de cette foutue montagne dont le brouillard nous empêche de voir le sommet, marre de lutter sans cesse contre les rafales de vent pour ne pas tomber, marre de mes jambes qui se dérobent à chaque pierre... Je crois que j'ai atteint mes limites. Nous décidons de faire demi-tour, Iouri en gentleman me prend 4 ou 5 kg de matériel. Nous redescendons progressivement par le même chemin. C'est dur de s'avouer qu'on a échoué et sur le moment je ne suis vraiment pas fière. J'ai du mal à redescendre, je manque de tomber plusieurs fois, je suis trop épuisée physiquement et moralement. Je n'ai qu'une envie c'est m'arrêter et dormir. Nous croisons un cerf en redscendant, c'est assez magique comme instant. Nous arrivons en bas vers 18H (alors que nous avions commencé à marcher vers 13H15). Nous installons le campement à une quinzaine de mètres de là où nous étions le midi même (altitude = 299m)...c'est frustrant, j'ai l'impression d'avoir perdu une journée même si en réalité ce n'est pas le cas. Mort de fatigue, nous décidons de faire l'impasse sur le dîner : ce soir pas de soupe. C'est aussi l'occasion de notre première rencontre avec ce que l'on croyait être des midges... de gros moustiques voraces... Heureusement les moustiquaires de la tente fait barrière et ils ne nous embètent pas trop surtout que nous nous sommes tartinés le visage avec de l'anti-moustique. Il a l'air de froid qu'hier (j'ai eu vraiment froid la nuit dernière) et il ne pleut plus. Etat des troupes : J'ai les pieds endoloris, plein d'ampoules, mes chaussures sont de vraies éponges... J'ai le moral à plat et je suis crevée. Iouri est fatigué et il a le dos en compote...

Journal de bord. Premier jour de marche.

Vendredi 2 juin 2006 => 10,68 km Climat : soleil la journée, un peu plus froid le soir avec du vent. Les pintes de la veille se font sortir... Nous nous sommes couchés à 3H du mat' et il faut partir très tôt de l'appart' de nos amis pour ne pas louper le bus... Donc direction la "Bus Station" d'Edimbourg où nous attendons un bus de Mégabus qui doit nous emmener jusqu'à Inverness... Oulala...long mais alors très long voyage... Il fait super chaud, on a trois heures et des poussières de route à se taper et comble du comble : le chauffeur a allumé le chauffage en même temps que la climatisation. Pas moyen d'ouvrir les fenêtres, ça bout là dedans au secour ! Sans compter que côté conduite on a vu mieux... Nous sommes vraiment très pressés d'arriver Iouri et moi. Le moment tant attendu arrive enfin, nous sommes arrivés à Inverness. C'est vraiment une jolie petite ville, dommage que nous ne puissions pas y rester plus longtemps. Nous allons consulter les horaires de bus et là, coup de chance, il y a un bus pour Cannich (ah oui j'oubliais, il faut prononcer KANIK sinon ils ne comprennent pas !) dans moins d'une heure. Nous allons pouvoir commencer à marcher le jour même, c'est vraiment une bonne nouvelle. Nous faisons la queue au guichet pour payer nos billets de bus. Pas de chance, nous avons perdu du temps pour rien, c'est le conducteur lui même qui vend les billets pour Cannich ! Nous faisons quelques courses pour déjeuner... Et oui, nous avons oublié nos Sandwiches chez Louis et Sophie... quelle organisation ! Pain de mie, pain de mie, pain de mie... pour l'instant nous supportons, mais la baguette c'est vraiment meilleur ! Heureusement que les cookies sont bons...ça compense. Nous mangeons à l'arrêt de bus où nous retrouvons trois randonneurs que nous avions déjà apperçus à l'aéroport de Londres. Les trois gars étaient montés dans le même bus que nous à Dundee. Ca y est nous sommes dans le bus pour Cannich. Finalement le chauffeur de Mégabus ne conduisait pas si mal que ça ! Oulala ça bradasse... celui-ci prend ses virages à toute vitesse, ah ça c'est sûr il connait la route... oui mais pas nous alors douceeeeeeeeeeeement ! Dans le bus je me fais une copine écossaise d'un certain âge qui tombe amoureuse de mes chaussures de rando. Elle voulait les mêmes sauf que quand elle a su que je l'ai avait acheté en France elle était déçue. Elle a passée le reste du trajet à parler avec le chauffeur. J'ai dit "parler"? Ah nan je rectifie, elle a passée le reste du trajet à brailler avec le chauffeur, pas discrète la dame... Surtout qu'il valait mieux pas déconcentrer le chauffeur... Enfin bref, le chauffeur a été super gentil avec nous, il nous a même déposé juste au départ de la rando pour qu'on ne se trompe pas de direction. Un peu casse-cou mais adorable au final ! Nous sommes arrivés, maintenant nous ne devons plus compter que sur nos jambes pour avancer. Nous faisons un peu de rangement dans les sacs, il faut être organiser quand même et vers 14H30 nous attaquons notre premier après-midi de marche. Les premiers kilomètres sont vraiment dificiles. Iouri a 19 Kg sur le dos et moi 13kg... Je ne vais pas mentir, j'ai vraiment senti passer ces premiers kilomètres sur la petite route : les épaules qui tiraillent, le dos qui fait mal, le souffle qui suit pas...ouille ! Mais au fur et à mesure de notre progression, mon dos s'habitue et les paysages sont de plus en plus sublimes. Nous gagnons un chemin vraiment sympa (qui monte beaucoup mais ça vaut le coup!). Pour l'instant nous n'avons pas croisé ces fameux moustiques...les midges...espoir ! Le chemin est très pratiquable et assez large, une vraie autoroute à randonneurs même si nous ne croisons que peu de personnes. Nous longeons la River Affric jusqu'au Loch Beinn a' Mheadhoin (imprononçable le nom du Loch !) afin de rejoindre le Loch Affric dès le lendemain. Les paysages sont merveilleux, ils semblent tout droit tirés de l'immaginaire de Tolkien... Nous nous trompons de chemin mais l'erreur est vite rectifiée grâce à la carte et au GPS. Nous décidons de nous arrêter pour installer le campement aux alentours de 18H30 ou 19H (altitude = 251m). Nous installons la tente non loin d'un petit ruisseau qui va nous permettre de nous approvisionner en eau potable. Notre repas se compose d'une soupe et de pain de mie (et oui encore...). C'est l'occasion pour nous de tester notre nouveau réchaud qui d'ailleurs fonctionne à merveille ! Le produit à lentilles de Iouri s'est fait la malle dans son sac, il est obligé de faire sécher quelques trucs. Quant à moi j'ai oublié mes lunettes chez Louis et Sophie...très malin, pourvu que la migraine ne pointe pas le bout de son nez ! Etat des troupes : des ampoules aux pieds (aie aie aie !), des épaules engourdies et douloureuses, des cuisses hors services, une grosse fatigue due à nos 4H de sommeil de la nuit précédente et à l'effort de l'après-midi. Toujours pas de midges en vue...pourvu que ça dure !

Description du voyage

Les partiels terminés, nous avions prévu de partir en Ecosse du 1er au 13 juin 2006 pour marcher et surtout pour décompresser. En gros nous avions prévu de faire une grande randonnée de 7 ou 8 jours dans les Highlands et de passer ensuite quelques jours chez des amis français qui vivent à Edimbourg depuis quelques années. Nous avions bossé les trajets possibles avant de partir et d'un commun accord il avait été décidé de partir de Cannich et de rejoindre Kyle of Lokalsh sur la côte ouest (en face de l'île de Skye). En réalité, nous avons effectué le trajet prévu en seulement 3 jours et demi. Kilomètres parcourus? 75, 74Km ! Chaque soir j'ai tenu un "carnet de bord". Je vous le retranscrirai dans les articles qui suivent.